« Enquête sur la viande de cheval en Irlande et fraude aux steaks hachés en France », tel est le titre d'un article paru dans FoodSafety News le 12 juin 2019.
Le blog vous avait déjà entretenu de la fraude aux steaks hachés en France ici.
La police irlandaise, a fouillé sept sites la semaine dernière dans le cadre d'une enquête sur une fraude liée à la viande de cheval.
La police irlandaise, des agents du ministère de l'agriculture, de l'alimentation et de la marine (DAFM pour Department of Agriculture, Food and the Marine) et de l'autorité irlandaise de la sécurité des aliments (FSAI) ont effectué des recherches planifiées à Roscommon, Leitrim, Sligo, Westmeath et Kilkenny. Les sites consultés comprenaient des exploitations agricoles, des maisons et un bâtiment commercial.
Des perquisitions ont eu lieu au cours d'une enquête sur des infractions liées à des pratiques frauduleuses relatives à la falsification de passeports d'identité et à la micropuce de chevaux présentés à l'abattoir dans ces zones.
La FSAI est l'agence qui a mis en lumière le scandale de la viande de cheval en janvier 2013 après avoir effectué des analyses sur des burgers contenant de l'ADN de cheval. La question s'est ensuite répandue dans toute l'Europe.
En avril de cette année en France, l’ancien directeur de l’entreprise de viande Spanghero, Jacques Poujol, a été condamné à 24 mois de prison, dont 18 avec sursis. Patrice Monguillon, directeur de l'usine de Spanghero, a été condamné à un an de prison avec sursis. Johannès Fasen, un trader néerlandais, a été condamné à deux ans et Hendricus Windmeijer, qui travaillait pour Fasen, a été condamné à un an de prison avec sursis.
Le système de contrôle irlandais
Le DAFM a la présence permanente d'un vétérinaire officiel et d'une équipe technique dans tous les abattoirs agréés, y compris les deux sites d'abattage de chevaux approuvés par le DAFM. Tous les abattoirs dont la viande est destinée à la consommation humaine doivent satisfaire aux exigences fixées dans les réglementations européennes en matière de sécurité des aliments.
Lorsqu'un cheval équin est présenté à l'abattoir, le système irlandais est vérifié pour s'assurer qu'il est éligible pour la chaîne alimentaire. Si les informations figurant dans la base de données diffèrent du passeport, elles sont exclues de la chaîne et le cheval ne peut pas être abattu.
Tous les équidés présentés dans les abattoirs sont soumis à un examen ante mortem effectué par le DAFM afin de s'assurer de leur aptitude à être abattus. Ils sont également scannés pour rechercher une micropuce et les détails sont comparés aux données du passeport et enregistrés par le DAFM. Des contrôles post mortem sont également effectués sur les équidés abattus.
Les agents du Criminal Assets Bureau, Garda National Drugs and Organized Crime Bureau et du Garda National Cyber Crime Bureau ont aussi soutenu l’enquête.
L'Irlande a été impliquée dans trois alertes notifiées au RASFF cette année concernant de la viande de cheval. Deux pour des enregistrements de traçabilité médiocres impliquant des passeports pour la viande de cheval réfrigérée et la troisième pour les dioxines présentes dans de la viande de cheval réfrigérée.
Une des alertes de traçabilité a conduit Lackmann Tuschonka Konskaya à rappeler de la viande de cheval en conserve en mai. Le produit de 400 g venait d'Allemagne et avait une date de péremption au 8 juillet.
Fraude aux steaks hachés découverte en France
Entre-temps, les autorités françaises ont révélé un stratagème frauduleux qui aurait faussement déformer la qualité de la viande hachée congelée donnée à certaines associations pour aider les nécessiteux du pays.
La Croix-Rouge française, la Fédération française des banques alimentaires, les Restaurants du Cœur et le Secours Populaire ont alerté les autorités. Les associations ont cessé la distribution de ces produits en février.
Après avoir été informés en mars, les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la lutte antifraude (DGCCRF) ont prélevé des dizaines d'échantillons de produits pour analyse et résultats entre la mi-mai et le mois de juin. Ils ont constaté des non-conformités avec les règles de qualité en excès de graisse et des défauts de composition.
Une société française a fourni les produits, provenant d'un fabricant polonais. Une autre entreprise française aurait joué le rôle d'intermédiaire. Les analyses microbiologiques ont montré qu'il n'y avait pas de danger pour la santé des consommateurs.
L'aide alimentaire aux plus démunis reçoit de l'argent d'un Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) pour acheter de la nourriture pour les quatre associations.
Les chefs des deux entreprises françaises anonymes ont été interrogés par les autorités et les résultats de l'enquête seront communiqués aux procureurs dès son achèvement.
NB : Comme vous pourrez le constater, cet article comme d'autres ne cite pas FranceAgriMer ...